Mag Lens-Liévin N°128

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Les Animaux fantastiques, réels ou imaginaires ?

Griffons, dragons, sphinx, licornes ou encore phénix, ces animaux fantastiques ont depuis longtemps intrigué le monde. Imaginaire seulement ? Peut-être pas tant que ça. Le Louvre-Lens vous invite à venir retracer l’histoire de ces créatures, de leur invention depuis l’Antiquité à nos jours. Grâce à cette exposition de près de 250 œuvres, films ou encore livres, venez découvrir ce qui se cache derrière tant de fascination. Simple admiration, expression d’un inconscient camouflé ou de nos angoisses, découvrez leur profond secret jusqu’au 15 janvier 2024.

En avant-première, retraçons ce parcours exceptionnel avec une petite visite guidée, tout en gardant quelques surprises pour votre venue au Louvre-Lens. La visite débute avec l’accueil de la mascotte de l’exposition, une chimère en marionnette. Créée en 2006 par Alain Terlutte, « elle résume toutes les interrogations de cette exposition, réelle ou irréelle, que représentent ces animaux fantastiques et d’où viennent-ils ? », expliqua Hélène Bouillon, commissaire générale.

Les prémisses

C’est dans l’Antiquité qu’apparaissent les premiers animaux fantastiques. Plus précisément les dragons et les griffons en Mésopotamie au 3e millénaire avant J-C. Ces animaux fantastiques font leur arrivée dans l’écriture biblique. Les Grecs ont à leur tour emprunté ces créatures, héritées du monde mésopotamien et anatolien dans leurs mythes autour du VIIIe siècle avant notre ère. C’est le cas pour L’hydre de Lerne, qu’Héraklès doit tuer lors de ses douze travaux. Elle est représentée comme une créature à multiples têtes. Cette créature est le reflet d’un monstre mésopotamien appelé « serpent à sept têtes ».

Des créatures divines

Plus tard, les animaux fantastiques deviennent des attributs des divinités. Mais avec le développement du christianisme cette perspective change. Ces créatures représentent la lutte du bien contre le mal. La Grand Goule [ci-dessous], dragon populaire du Poitou au Moyen-âge était promené lors des processions pour combattre les forces du mal. Son effigie en bois, a été prêtée au musée du Louvre-Lens par la ville de Poitiers.

Des animaux magiques

Ces bêtes ont également fait l’objet de créatures magiques. Guérisseurs, protecteurs ou divinations, ces animaux fantastiques ont souvent joué un rôle de magicien. C’est le cas de l’une des figures emblématiques de cette exposition, Pazuzu [ci-dessous à droite]. Célèbre créature en Mésopotamie, ses représentations étaient portées autour du cou des personnes vulnérables, comme les femmes enceintes ou les bébés au 1er millénaire avant J-C. Pazuzu était le démon du vent. Le vent souvent porteur de maladies, Pazuzu le repoussait. Il empêchait aussi sa femme, de manger les humains. En protégeant les humains de sa femme démone, il aidait ainsi les exorcistes à repousser les Hommes des démons de sa famille.

Les dragons persistent

Malgré une forte concurrence entre les époques, celui qui a toujours réussi à garder sa place, c’est le dragon, enfin les dragons. Car au gré des époques et des continents, sa forme a changé de nombreuses fois avant qu’il devienne le dragon que l’on connaît. Avec des écailles, des plumes, des poils, des pattes ou des tarses, ils ont changé pendant des siècles, avant de devenir notre dragon, cracheur de feu, aux ailes de chauve-souris et aux pattes énormes. C’est au XIIIe siècle, qu’il est peint de manière la plus similaire à maintenant, vert et cracheur de feu [ci-dessous face à Saint-George].

Un imaginaire vital

Avec l’ère moderne, les grandes explorations et la mondialisation des connaissances les licornes, dragons et griffons s’effacent peu à peu des cartes géographiques. Ces animaux persistent pourtant à hanter nos cauchemars, à incarner nos peurs et nos désirs. Mais l’ubiquité de ces créatures fantastiques invertissant, aujourd’hui encore, les fictions et imaginaires, prouve le besoin de leur présence. Evoluant avec nos sociétés, elles personnifient ce supplément de sens sans lequel nous sommes désorientés : l’enchantement.

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M.S. – Lens, le 2 octobre 2023